M HKA gaat digitaal

Met M HKA Ensembles zetten we onze eerste échte stappen in het digitale landschap. Ons doel is met behulp van nieuwe media de kunstwerken nog beter te kaderen dan we tot nu toe hebben kunnen doen.

We geven momenteel prioriteit aan smartphones en tablets, m.a.w. de in-museum-ervaring. Maar we zijn evenzeer hard aan het werk aan een veelzijdige desktop-versie. Tot het zover is vind je hier deze tussenversie.

M HKA goes digital

Embracing the possibilities of new media, M HKA is making a particular effort to share its knowledge and give art the framework it deserves.

We are currently focusing on the experience in the museum with this application for smartphones and tablets. In the future this will also lead to a versatile desktop version, which is now still in its construction phase.

Ludo Mich

° 1945

Né à Merksem (BE).

L’artiste Ludovicus Michielsen avait quatorze ans lorsqu’il a rencontré Yves Klein dans le Hessenhuis. Le jeune homme a pris exemple sur ce saut dans le vide iconique. Michielsens n’a pas sauté par une fenêtre ouverte de manière inconsciente, mais il s’est plongé dans les arts. Peu de temps plus tard, il a raccourci son nom pour s’appeler Ludo Mich. Ce peintre et artiste s’intéresse à tout ce qui est insolite et qui a un nom qui crépite comme une allumette que l’on vient d’allumer.

« Pourquoi j’ai commencé aussi jeune ? L’art était la seule chose qui m’intéressait », se rappelle Mich. « Pendant la journée, je travaillais, le soir j’allais à l’école d’art et le week-end je visitais les galeries d’Anvers. »

Ludo Mich a pris des cours auprès du peintre abstrait René Guiette et a aussi fait la connaissance du moderniste Jozef Peeters. Pendant ses études à l’Académie des Beaux-Arts (1962), il est devenu assistant du peintre avant-gardiste Floris Jespers, dont il a hérité de la peinture à l’huile et d’un chevalet après sa mort en 1965. Il a aidé le jeune Vic Gentils avec la démolition performative de pianos et l’assemblage postérieur des morceaux obtenus. Lors de la même année, il s’est marié avec la styliste Ann Salens et a commencé à mettre en scène les défilés de ses collections. Le défilé s’est transformé en un spectacle de lumières et de mouvement, avec du nu qui choquait encore à l’époque.

La Wolstraat et la Conscienceplein étaient dans les années soixante l’épicentre du mouvement Fluxus à Anvers. La Conscienceplein était un véritable marché pour toutes les personnes alternatives et celles qui contestaient le joug de la morale du courant mainstream dans les années cinquante. Ludo Mich était l’un des rebelles les plus colorés de ce mouvement.

Avec Mich Elektriek (1967), il s’est transformé en une sculpture ambulante dans les rues de la ville, enveloppé dans un costume en argent décoré avec des ampoules. « Des mouvements de la lumière devaient être créés dans la rétine », explique Mich. Il a progressivement abandonné le langage visuel classique de la céramique et de la peinture pour réaliser des expériences avec la performance, la lumière, les projections et le son. Il a par exemple mis en scène le Michofoon [Michophone] ; un tuyau en caoutchouc avec des trous. D’après des affiches de 1968, il se serait aussi vendu pour sortir les poubelles, faire la lecture du journal, venir manger, avoir des rapports sexuels ou pour faire réussir ou échouer des fêtes. Son souffle et quelques ombres étaient aussi en solde.

Mich a commencé à filmer toutes les actions. Il a aussi commencé à réaliser des films. Dans Arthur is Fantastic [Arthur est fantastique] (1970), la caméra suit le musicien américain Arthur, fils d’un marchand de diamants. Arthur était une œuvre d’art de 140 kilos dont vous pouviez voir les activités quotidiennes, comme dormir, manger, cuisiner et se doucher dans la galerie Vacuum de Luc Deleu, Filip Francis et George Smits. Le film a été monté par le jeune Robbe De Hert.

Entre-temps, Mich était devenu tellement connu et célèbre que la galerie De Zwarte Panter a organisé le Ludo Mich Festival. Il s’agissait d’une incroyable période de trois jours placée sous le signe de la musique et des performances. Le public pouvait acheter un terrain sur Saturne. « Même si Saturne est une planète gazeuse, j’ai quand même vendu beaucoup », rigole Mich. Il y a également projeté le film Saturnus [Saturne] (1971), un conte hallucinant qu’il a inventé et qui se déroule sur la planète du même nom. Mich a également filmé avec un objectif fisheye, ce qui a permis de créer un ensemble, avec la poésie congolaise (Lingala) de la voix off, qui fait penser à une fable punk surréaliste.

En 1972, il fonde ensemble avec Ben Mangelschots et Louis Goyvaerts l’ASBL Filmmakers Studio vzw. La même année, ils organisent Het Eerste Filmgebeuren [Le premier événement cinématographique] à Deurne. Ils ont invité les cinéastes allemands Lutz Mommartz et Werner Herzog à Anvers.

Son court-métrage My Tailor Is Rich [Mon tailleur est riche] (1971) a entre-temps été présenté à différents festivals internationaux. Les rôles principaux ont été décernés à la réalisatrice de film d’animation Nicole van Goethem, au musicien Derroll Adams et à l’artiste Guillaume Bijl. En 1973, son court-métrage Deus Ex Machina (1969) a été sélectionné pour la Biennale de Paris aux côtés de l’œuvre de deux autres Belges : Chantal Akerman et Thierry Zéno.

Dans Lysistrata (1975), Mich s’est approprié la comédie grecque du même nom d’Aristophane. Pendant la décennie de l’interminable Guerre du Péloponnèse, Lysistrata demande aux femmes grecques de refuser tout rapport sexuel avec leurs maris et amants tant que la paix n’a pas été retrouvée. Elle déclenche alors une guerre entre les sexes. Les femmes grecques occupent aussi l’Acropolis, le cœur financier de la « polis » (ville). Mich a placé la comédie dans un décor de pellicule peinte ; une pièce de théâtre burlesque sous la forme d’un film. Son interprétation chaotique et anarchique de la comédie, entièrement jouée sans vêtements et présentée pour la première fois au Festival du film de Namur en 1976, a suscité des réactions d’indignation et des moqueries, tout comme 2500 ans auparavant, en partie pour le côté dénudé, plutôt que pour le message pacifiste.

« L’innocence a choqué le plus. Si un artiste utilise le nu, c’est plus grave qu’autre chose. Si c’est plus réaliste, si vous montrez des personnes avec un ventre qui pend, comme dans Lysistrata, tout le monde est plus choqué », explique-t-il.

Lysistrata est jouée dans la version de Mich par un homme à l’allure de femme et fait penser à Candy de Candy Says dans The Velvet Underground. La copine de Lysistrata, Calonice, est un homme qui démonte sa jambe artificielle pendant la pièce. Chez Mich, tous les Grecs sont des nudistes qui parlent un mélange d’anglais et d’anversois.

À la fin des années septante, Ludo Mich se familiarise avec l’holographie. Ce nouveau média rassemble la magie de la lumière, la troisième dimension, la science et l’art pour former un ensemble homogène. En 1981, il a une nouvelle fois (comme avec le costume de lampes) déambulé dans les rues, cette fois à Avignon, enveloppé d’un pantalon doré et après avoir peint la moitié de son visage et de son torse nu en blanc. Il incarnait tous les alchimistes et astrologues qui ont autrefois habité dans la ville Française. Cette étape a ouvert un nouveau chapitre dans sa pratique artistique.

En 1982, il organise à Montevideo Licht, Holografie en Holoïsme [Lumière, holographie et holoïsme], un aperçu de l’histoire scientifique de la lumière avec des débats, des installations vidéo et des spectacles de lasers. Ensemble avec sa partenaire Chantal Strubbe, il ouvre en 1985 le Museum voor Holografie [Musée de l’holographie] à Anvers. Il a également été à l’origine de la création du Holoblad, le premier magazine européen consacré à l’holographie. À partir de 1999, sa fascination pour les autres dimensions se traduit par des expositions sur des sectes imaginaires et l’intelligence artificielle dans la Conditionele Ruimte voor Andere Kunst [Espace conditionnel pour un autre art] et une exposition sur les singularités et les multidimensions dans le Fakkeltheater. Mich a entre-temps approfondi la théorie des supercordes. En 2003, il a orchestré un chœur de la 11e dimension dans sa Superstrings-tentoonstelling [Exposition sur les supercordes] à De Branderij. Lors d’une performance en 2005, il a déterré une tête de minotaure qu’il avait autrefois enterrée dans le jardin de l’ancien ICC dans Lysistrata. Récemment, il a fondé un ensemble musical qui donne des concerts avec des anciens moulins à café et des appareils électroniques durs et a mis en circulation sa propre monnaie, le « Ludo ».

« Il existe de nombreux Ludo en termes de formes, mais l’esprit reste le même », explique l’artiste de 72 ans, qui inspire aujourd’hui aussi la jeune génération. Il a fait en sorte que ses films et expériences sonores soient aussi disponibles en DVD et en LP. De nombreux documents présumés perdus ont également réapparu. Une belle sélection de ceux-ci a par exemple été rassemblée dans l’espace LLS 387 dans la Lange Leemstraat 387.

Oeuvres

>Ludo Mich, Te Huur , 1968.Poster.

>Ludo Mich, Lysistrata, 1975.Film.

>Dennis Tyfus, Ludo Mich, UE 25 - Ludo Mich (Dennis Tyfus for Ludo Mich), 2005.Other, lp record.

>Ludo Mich, Ilan Volkov vs. Ludo Mich, 2014.Performance.

Expositions & Ensembles

> Exposition: A NON-U-MENTAL HISTORY OF M HKA – Part 3: Classical Rewind. 22 January 2022 - 23 April 2022.

> Ensemble: ARCHIEF JEF LAMBRECHT.

> Ensemble: ESTATE JEF LAMBRECHT.

> Ensemble: NUCLEUS.

Sans photo

> Ensemble: Self-Published, Self-Organised.