Avec The End of History and the Last Man, Francis Fukuyama annonce la victoire de la démocratie occidentale sur le communisme et sur toutes les autres idéologies. Depuis les années 1990, l’image triomphaliste de Fukuyama est souvent reprise par les politiciens des partis centristes dans les pays occidentaux. Revenant sur l’histoire des siècles passés, Fukuyama y lit un choc constant d’idéologies, animé d’une part par la logique de la science moderne et, de l’autre, par la lutte pour la reconnaissance des hommes. Selon Fukuyama, l’histoire humaine est universelle, progressive, et elle se dirige dans une seule direction. Il y voit une évolution, entamée sous l’impulsion des Lumières en Europe, tendant vers une monoculture mondiale du capitalisme libéral. Dans The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order Samuel Huntington propose une interprétation alternative de l’influente thèse de la « fin de l’histoire » préconisée par Francis Fukuyama, en soutenant que la fin du bipôle idéologique de la guerre froide entrainera inévitablement une instabilité, mais selon un axe culturel. Selon lui, l’explosion démographique dans les pays musulmans et l’essor économique de la Chine mettent à l’épreuve la domination occidentale. Au lieu du faux universalisme de la culture occidentale, il propose une stratégie qui, bien qu’abandonnant l’idée de l’universalisme, serait une réaffirmation de l’identité occidentale, pour « la renouveler et la protéger de sa remise en cause par les sociétés non occidentales ». Ce livre est un exemple de déterminisme culturel extrême, qui ignore toute interdépendance entre les cultures. Il a été critiqué par plusieurs universitaires et est souvent considéré comme une légitimation théorique de la politique étrangère agressive des États-Unis.
>Francis Fukuyama, "The End of History and the Last Man", 1992.Book, paper, ink, 24 x 16 x 3 cm.
>Samuel P. Huntington, "The Clash of Civilisations and the Remaking of World Order", 1996.Book, paper, ink, 24 x 16.3 x 2.8 cm.