M HKA, Antwerpen
03 June 2022 - 21 August 2022
©Johan Grimonprez
AMVK, Aernout Mik, Amar Kanwar, Andrea Fraser, Artūras Raila, David Claerbout, Gianni Motti, Gillian Wearing, Hänzel & Gretzel, Johan Grimonprez, Nedko Solakov, Pipilotti Rist, Rosalind Nashashibi, Rosângela Rennó, Şener Özmen et Erkan Özgen, Sergey Kuryokhin et Sergey Sholokhov, Shilpa Gupta, Stan Douglas.
On peut dire – pour utiliser trois termes controversés – que les années 90 ont été l’ère de la mondialisation, de la dérégulation et de la démocratisation. Intitulée d’après le « documenteur » absurde réalisé par Sergey Kuryokhin et Sergey Sholokhov en 1991, dans l’immédiate ère post-communiste, l’exposition Lénine était un champignon appréhende les années 90, que l’on pourrait définir comme la période comprise entre la fin de la guerre froide et le début de la guerre contre le terrorisme. Le cinéma et l’art vidéo ont proliféré au cours de cette transition vers un monde supposé unipolaire, en parallèle de nouveaux horizons internationaux dans l’art et de l’extension des perspectives visuelles.
Avec l’accessibilité accrue au matériel vidéo et aux logiciels de montage, les années 90 se sont révélées une période essentielle pour le développement et la prolifération du cinéma et de l’art vidéo. L’exposition Lénine était un champignon se focalise sur les images en mouvement offrant une réflexion sur l’époque, mais aussi sur les nouveaux modes et moyens de création d’images, à la faveur des avancées technologiques que les artistes se sont empressés d’adopter. L’art vidéo, d’une part tourné en dérision pour avoir facilité un « espéranto visuel » homogène que les artistes ont adopté pour dépeindre des réalités sociales à l’échelle mondiale, est d’autre part reconnu pour avoir ouvert de nouvelles pratiques esthétiques, ainsi que des possibilités de présentation et de distribution.
On peut observer que l’afflux d’art vidéo dans les années 90 a procuré les moyens d’étendre des langages artistiques, une esthétique télévisuelle, de nouvelles pratiques conceptuelles, un engagement socio-politique, de l’échantillonnage, des formes synthétisées ou « post-médiatiques », de nouveaux modes d’analyse et un démantèlement des structures narratives. On pourrait aussi examiner les pratiques des années 90 en vue de réfléchir aux transformations de la conscience télématique et médiatique – des pratiques qui en sont venues à dominer le paysage médiatique actuel, oscillant entre positions individuelles et psychologie de masse.
L’éclectisme de ces préoccupations peut être considéré comme caractéristique de la condition post-moderne, et dans le contexte de cette exposition, il peut créer un espace de réflexion critique. Par conséquent, plutôt qu’une rétrospective exhaustive, Lenin Was a Mushroom présente une sélection d’œuvres d’art offrant un aperçu des multiples préoccupations et modalités de l’époque. Au lieu de définir une génération, la sélection est délibérément intergénérationnelle – tournée vers des artistes à leur apogée artistique à côté d’autres qui, à l’époque, produisaient leurs œuvres formatrices – afin d’offrir une perspective unique sur les pratiques de l’image en mouvement dans la dernière décennie du XXe siècle.
> David Claerbout.
> Pipilotti Rist.
> Andrea Fraser.
> Nedko Solakov.
> Aernout Mik.
> Anne-Mie Van Kerckhoven / AMVK.
> Shilpa Gupta.
> SHILPA GUPTA.
Shilpa Gupta creates artworks that examine the place of subjectivity and human perception in relation to themes of desire, conflict, security, technology and
> Artūras Raila .