M HKA gaat digitaal

Met M HKA Ensembles zetten we onze eerste échte stappen in het digitale landschap. Ons doel is met behulp van nieuwe media de kunstwerken nog beter te kaderen dan we tot nu toe hebben kunnen doen.

We geven momenteel prioriteit aan smartphones en tablets, m.a.w. de in-museum-ervaring. Maar we zijn evenzeer hard aan het werk aan een veelzijdige desktop-versie. Tot het zover is vind je hier deze tussenversie.

M HKA goes digital

Embracing the possibilities of new media, M HKA is making a particular effort to share its knowledge and give art the framework it deserves.

We are currently focusing on the experience in the museum with this application for smartphones and tablets. In the future this will also lead to a versatile desktop version, which is now still in its construction phase.

Willy De Sauter

©Willy De Sauter - photo M HKA, 2024

° 1938

Vit à Tielt (BE), travaille à Tielt (BE), né à Dudzele (BE).

L’œuvre de Willy De Sauter (°1938, Dudzele-Bruges) se caractérise par une grande unité stylistique et une simplicité formelle identique. Elle expose toutefois en même temps une diversité d’hypothèses et une profondeur théorique remarquable.

Ce phénomène est dû au fait que l’artiste s’intéresse avant tout à l’exploration des aspects formels minimaux d’une image en recherchant son essence. Avec sa formation de graphiste (il a étudié de 1956 à 1963 à la H.I. St.-Lucas de Gand) et son expérience en applications graphiques, Willy De Sauter a commencé son œuvre avec des dessins et des peintures qui occupent aujourd’hui encore une place essentielle dans l’ensemble de sa production artistique. L’introduction de la troisième dimension dans ce travail plane l’a également poussé à créer des sculptures dans le courant des années quatre-vingt. Ces créations parvenaient parfois à conquérir l’espace, mais elles restaient en réalité plates. En effet, les formes compliquées manqueraient désespérément le but de l’artiste.

Dans la forme, De Sauter se rapproche à la fois de l’art fondamental et minimaliste. Tout comme d’autres artistes fondamentaux, il accorde la priorité à l’essence du langage visuel et recherche les fondamentaux, à savoir les aspects de base de son médium. L’art minimaliste partage avant tout avec l’œuvre des années 1971-1986 le fait qu’il ne fait (apparemment) référence à rien, hormis à ses propres significations spirituelles. De plus, l’accrochage horizontal en séries de certains ensembles correspond à la perfection à l’art minimaliste. De Sauter se distingue toutefois des deux mouvements artistiques d’une part avec son implication émotionnelle dans son travail, qui joue un rôle aussi important lors du processus de création de son œuvre que le concept rationnel de celle-ci, et d’autre part avec le fait qu’il aborde des problèmes et des catégories esthétiques très diversifiés, de la vision classique de la pratique artistique aux notions telles que la représentation, la présentation, la mimèsis et l’imitation. La décision de l’artiste de se qualifier de minimaliste (et qu’il l’a toujours été) doit donc être interprétée à la lumière de son utilisation minimaliste des formes et des moyens visuels plutôt que dans le contexte d’idées ou de pensées liées à un courant de l’histoire de l’art spécifique.

En 1960, Willy De Sauter a organisé sa première exposition individuelle. L’artiste considère toutefois que l’œuvre de la période avant 1969-70 (comprenant notamment des paysages) n’est plus importante. En 1969-70, il a ainsi choisi de privilégier radicalement les « fondamentaux » (qui caractériseraient le reste de son œuvre) par le biais d’une recherche intense et longue sur les possibilités de la ligne.

En relativisant presque tout, j’ai commencé inconsciemment à décomposer les éléments visuels et formels. J’ai alors trouvé l’essence de toutes les formes, à savoir la ligne en elle-même.

Dans ces premiers travaux, nous pouvons constater systématiquement une série de lignes verticales fines, tracées de manière rectiligne et avec une parfaite netteté, éventuellement légèrement déstabilisées par une ligne diagonale. Elles ont été dessinées avec de la peinture acrylique noire et un stylo sur une toile blanche. L’influence de sa formation de graphiste est parfaitement perceptible dans ces œuvres avec des lignes, non seulement en ce qui concerne la forme, mais aussi par le biais de la réalisation technique, qui est parfaite. Willy De Sauter accorde une importance accrue à la réalisation matérielle de qualité de ses idées.

Dans la recherche de l’essence, ces œuvres se font de plus en plus rares : la distance entre les lignes uniquement verticales s’élargit et la taille les formats papier commence également à s’agrandir. À partir de 1974, De Sauter se limite à chaque fois à une seule ligne, dont il teste les possibilités d’expression. La ligne devient de plus en plus immatérielle : elle est seulement appliquée sur le support blanc avec de la peinture blanche. Elle est uniquement visible avec le jeu de lumière qui se reflète sur un pli de la toile ou du papier ou est à peine visible en tant que séparation entre les feuilles ou les toiles qui sont placées les unes contre les autres.

La recherche prend en 1975-76 la forme de livres avec 30, 50, 100 ou 150 pages. De cette manière, un aspect spécifique de la ligne est à chaque fois analysé en profondeur dans chaque série. Enfin, De Sauter aboutit à une ligne aussi large qu’une feuille et évolue à partir de ce point vers la surface de ligne. Une telle surface de ligne ressemble à première vue à une zone grise, mais en l’analysant plus en détail, les surfaces semblent être constituées de fines hachures. Pour les surfaces de ligne, l’artiste utilise de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques qu’il connaissait de sa pratique de graphiste, ce qui permet d’obtenir de nouvelles possibilités visuelles.

De Sauter continue de travailler et d’expérimenter dans cette direction pendant quelques années. Après un certain temps, il est possible de détecter une transformation. La ligne est confrontée à une surface peinte en blanc, gris ou noir : les traits au pinceau dans la peinture engagent un dialogue avec la ligne autonome de la partie non peinte. Au début des années quatre-vingt, cette technique évolue vers une attention marquée pour la couleur, la matière et la texture. Après plus de dix ans d’austérité et de purification incessantes, après avoir atteint sa limite visuelle minimale, l’artiste doit se réinventer pour continuer à pouvoir créer. Cette orientation reste toutefois fidèle à la recherche de l’essence formelle.

Ces œuvres sont généralement composées de surfaces (à chaque fois deux) ; la ligne continue de jouer le rôle de frontière entre les deux parties : une horizontale, une verticale ou une diagonale. Willy De Sauter utilise de la peinture dorée, du cuivre et du laiton pour engager un dialogue entre deux matériaux (par exemple de l’or sur l’une et du cuivre sur l’autre partie du support), entre un matériau et une surface blanche (par exemple de l’or sur une partie d’une feuille de papier et l’autre partie non traitée) ou entre une partie polie et une partie non polie voire même poncée d’un même matériau (par exemple le cuivre). Plus tard, l’artiste répartit une feuille de papier en deux, dont il colorie l’un des côtés au pastel. Ces feuilles sont uniquement accrochées au mur par le dessus, ce qui a pour effet que le dessous se plie vers l’extérieur de sorte à intégrer la troisième dimension dans ces œuvres. À partir de ce moment, De Sauter commence à travailler plus avec l’espace, par exemple avec des carreaux de plâtre qu’il chanfreine, colorie et auxquels il donne une place dans l’espace. Pour son œuvre tridimensionnelle, il prend également les mêmes points de départ.

Depuis 1986, la ligne retrouve sa place au premier plan de sorte à s’approprier une place équivalente à celle de la surface. Ce changement est dû à l’intérêt croissant de l’artiste pour l’architecture. Dans une nouvelle série d’œuvres, il soumet un certain nombre d’éléments architecturaux à une recherche approfondie. Il se base ainsi sur des bâtiments existants, qu’ils aient une valeur spécifique du point de vue de l’histoire (de l’art) ou non, et adopte un caractère moderne (rectiligne, méthodique, sobre). Il n’est dès lors pas étonnant de constater qu’il privilégie les créations de l’entre-deux-guerres. À partir de ses propres perceptions ou reproductions photographiques, il emprunte un ou plusieurs éléments du bâtiment, qu’il reprend ou transforme dans ses dessins, peintures ou sculptures. Il crée ainsi des œuvres dans lesquelles il représente des embrasures de fenêtres et de portes à taille réelle, toutefois pas sans les métamorphoser en surfaces aveugles (une référence à la peinture comme fenêtre de la réalité). Dans d’autres œuvres, il est possible de retrouver un aménagement de façade. De tels travaux comprennent une association de charbon de bois, de mines de graphite et de peinture laquée (un matériau techniquement très compliqué).

Dans la plupart de ses récents travaux, il est possible de voir une évolution vers d’une part une plus grande abstraction (l’architecture continue d’occuper un rôle de source d’inspiration, mais ses œuvres ne prennent plus comme point de départ un bâtiment spécifique) et d’autre part vers une diversité de matériaux et de supports, comme lors de la première moitié des années quatre-vingt.

(texte : Marijke Van Eeckhaut)

Media

>Photo portrait de Willy De Sauter par M HKA, 2024.

>Un documentaire de la Galerie Sofie Van de Velde en collaboration avec M HKA, présentant le parcours artistique de Willy De Sauter. Ce documentaire a été réalisé à l'occasion de l'exposition de Willy De Sauter au M HKA du 20.01 au 5.05.2024. Produit par Steve Brouwers.

Oeuvres

>Willy De Sauter, Willy De Sauter, 1979.Book, ink, paper, 30.5 x 22 cm, loose-leaf, language : Dutch, French, English, German, publisher : ICC/Internationaal Cultureel Centrum, Antwerpen.

>Willy De Sauter, Haus Wittgenstein, 1987.Drawing, charcoal on paper, 240 x 138 cm.

>Willy De Sauter, Untitled, 1989.Painting, paint on paper, 3 x (107.5 cm x 78 cm), 1 x (240 cm x 156 cm).

>Willy De Sauter, Willy De Sauter 1971-2001, 2001.Book, ink, paper, 28.2 x 21.5 cm, 143 p., language : Dutch, English, publisher : Museum van Hedendaagse Kunst, Antwerpen, ISBN : 90-72828-16-X.

>Willy De Sauter, Untitled, 2004.Installation, polystyrene, 1 x (120 x 60 x 30 cm), 1 x (100 x 75 x 63 cm), 10 x (100 x 60 x 64 cm),1 x (70 x 60 x 62 cm), 1 x (70 x 70 x 55 cm), 3 x (70 x 60 x 55 cm).

Expositions & Ensembles

> Exposition: A NON-U-MENTAL HISTORY OF M HKA – Part 1: Foundation Gordon Matta-Clark. 02 May 2021 - 29 August 2021.

> Exposition: Willy De Sauter. 20 January 2024 - 05 May 2024.

> Exposition: Willy de Sauter 1971-2001. 18 February 2001 - 27 May 2001.

> Ensemble: ICC POSTER ARCHIVE.

Sans photo

> Ensemble: ICC_Publications.

> Ensemble: M HKA_DEFAULT_PUBLICATIONS.

> Ensemble: Stichting Gordon Matta-Clark.