image: © M HKA
Loin de venir de nulle part, les civilisations n’atteignent jamais non plus de point d’achèvement. Elles naissent, croissent et se renouvellent grâce à la mixité culturelle. La coexistence de cultures différentes offre en effet des possibilités inédites. Par l’ouverture à ce qui nous est étranger et la compréhension de traditions différentes, il est possible de les intégrer à nos propres processus mentaux et d’innover. Ce processus est toutefois exigeant, lent, et demande une compréhension transgénérationnelle.
Le Sénat, l’assemblée des entités fédérées, rassemble et rapproche les communautés et régions de Belgique. Il incarne ainsi la légitimité fédérale.
Michaël Van den Abeele (°1974, vit à Bruxelles) intitule « l’origine de la nation » ce drapeau belge qui a perdu ses couleurs pour se parer de gris, comme les photos noire et blanc d’antan. Cette origine est-elle le drapeau lui-même, les différences implicites qui le composent ou l’uniformité qui en résulte ? Il n’y a qu’ici qu’un drapeau peut devenir gris et malgré tout rester belge, n’est-ce pas ?
Architecte de formation, Emilio López-Menchero (°1960, vit à Bruxelles) développe une œuvre marquée par sa double culture belgo-espagnole et se focalise sur la figure de l’artiste et la place qu’il peut occuper dans la société. Son drapeau imprimé de son empreinte digitale, n’exprimant que lui-même, perd tout sens politique et collectif.
Dans sa Voorstel voor een nieuwe Europese vlag (Proposition pour un nouveau drapeau européen), Christophe Terlinden (° 1969, vit à Bruxelles) fusionne les douze étoiles originelles en un seul anneau doré. Il exprime, par cette image très simple, poétique mais également politique, l’interconnexion des pays de l’Union européenne.
La figure de la Méduse est le symbole de la femme qui résonne comme force primale dans les angoisses masculines. Dans ses autoportraits, Liliane Vertessen (°1952, vit à Heusden-Zolder) se met constamment en scène en exploitant de manière provocante toutes sortes de clichés féminins, s’émancipant ainsi des pressions sociétales. Sous ces apparitions multiples, les autoportraits de Vertessen acquièrent une profondeur et se dépouillent de toute anecdote : la spécificité devient diversité, l’identité plurielle.
Avec cette œuvre, Thierry Verbeke (°1970, vit à Lille) brouille deux références en les associant : celle du patchwork, longtemps associé à une pratique expressive exclusivement féminine, auquel la tradition occidentale a refusé le statut d’art ; et celle de la piraterie qui doit selon certains auteurs être considérée comme un des fondements de la démocratie.
Pour une exposition en 2007, Pascale Marthine Tayou (°1967, vit à Gand) a réalisé des drapeaux représentant, sur une face, l’Union européenne et, sur l’autre, l’Union africaine. Confrontant ainsi la culture et l’expérience africaine à la culture européenne et la société occidentale, il questionne les concepts de nationalité et d’identité.
>DIVERSITAS II
>DIVERSITAS II
>Christophe Terlinden, EU Vlag, 1999.Object, 92 x 150 cm.
>Michael Van den Abeele, Birth of a Nation, 2003.Multiple, textile, 140 x 210 cm.
>Pascale Marthine Tayou, Zonder titel [Untitled], 2007.Object, textile, 92.5 x 146 cm.
>Thierry Verbeke, United Colors, 2014.Other, textile, 225 x 150 cm.
>Emilio López-Menchero, Drapeau, 2015.Mixed Media.
>Liliane Vertessen, There Are Snakes Everywhere…, 2017.Mixed Media, textile.